Une grande année pour Bordeaux, un millésime qui a produit des vins vraiment impressionnants, capables de vieillir pendant des décennies. L’aéroport de Bordeaux-Mérignac a été inauguré cette année-là et la guerre civile a éclaté en Espagne. Un printemps froid et une floraison inégale ont préparé le terrain pour un été médiocre. La qualité du vin s’en ressent. Les vendanges ont commencé en septembre.
Le terroir
La notion de terroir est aussi ancienne que le vin lui-même, et le mot a été inventé pour la première fois par des moines français qui avaient observé que les différents types de sol donnaient à leurs vins des saveurs distinctes. Depuis lors, les producteurs de vin ont appris à exploiter ce concept en recherchant l’équilibre et la finesse de leurs vins. Les sols et le climat sont importants, mais les microbes, la flore et la faune influencent également les périodes de maturation et les niveaux de concentration des cépages.
Les consommateurs établissent également un lien étroit entre les produits du terroir et leur sentiment d’appartenance. Une enquête menée par Aurier, Fort et Siriex (2005) a montré que les consommateurs estiment que les produits du terroir intègrent la culture, les connaissances, les recettes et les traditions locales.
Le climat
Ce n’est pas seulement le sol et la topographie qui créent les vins de Bordeaux – une région qui s’étend sur deux fleuves et comprend deux régions viticoles, la rive droite et la rive gauche – mais aussi son climat. L’océan Atlantique et plusieurs fleuves traversent la région, apportant vent et pluie et modifiant les conditions météorologiques chaque année.
Il est donc difficile de faire des hypothèses fiables sur un millésime, même au sein d’une même appellation. C’est pourquoi, aujourd’hui, il est de plus en plus important d’examiner des zones plus restreintes de la région et de tenir compte du climat de l’époque.
Les meilleurs vins de Bordeaux sont riches, tanniques et profondément colorés. Ils regorgent de notes juteuses de cassis et de prune et sont rehaussés d’arômes terreux de gravier humide ou de mine de crayon. Ils sont savoureux, bien équilibrés et destinés à vieillir en beauté pendant des décennies. C’est ce qui en fait un excellent investissement en matière de vins fins. Les meilleurs d’entre eux sont véritablement légendaires. Le Guide des millésimes Bordeaux est une référence incontournable pour les amateurs de vin en quête d’informations précieuses sur les différentes années de production dans la région.
Les raisins
Les raisins de Bordeaux sont essentiellement des cabernets sauvignons, un cépage à maturité tardive bien adapté aux sols graveleux de la rive gauche. Cela permet aux vignes de s’enfoncer profondément dans le sol et de se nourrir de leur environnement. Cela permet également aux raisins de conserver la chaleur pendant le processus de maturation, ce qui est si important pour un vin de qualité.
Outre le terroir, le type de raisin et l’ensoleillement sont également des facteurs importants qui contribuent au caractère d’un millésime bordelais. La vigne a besoin de beaucoup de soleil pour créer de l’énergie par photosynthèse, ce qui donne au vin son acidité caractéristique.
Les vendanges ont commencé le 17 septembre et ont produit des vins de bonne qualité, mais peu exceptionnels. L’année a été difficile, avec de faibles rendements dus au gel et un été difficile. Le 24 octobre, le marché boursier s’effondre, connu sous le nom de « jeudi noir », et une vague de misère économique se répand dans le monde entier.
La viticulture
La viticulture bordelaise a évolué rapidement dans les années 1990 et 2000, avec un changement vers la recherche de raisins physiologiquement mûrs. De nombreux châteaux ont commencé à utiliser des clones et des porte-greffes capables de fournir des rendements élevés en sucre à maturité. Ils ont également réduit les intrants agrochimiques et ont commencé à adopter la vendange en vert et l’effeuillage dans les vignobles.
Cependant, l’école d’œnologie de Bordeaux considère toujours ce millésime comme l’un des plus difficiles pour les vins rouges. L’été pluvieux a provoqué une floraison irrégulière et du mildiou. Les vins obtenus étaient durs et tanniques et ont mis des décennies à s’assouplir.
L’année a été plus fructueuse pour le Sauternes, où le temps chaud a permis d’éviter que l’oïdium n’endommage la récolte. Les vins qui en ont résulté étaient généreux et luxuriants, mais n’avaient pas la concentration des meilleurs millésimes. C’est au cours de ce millésime mémorable qu’Ulysse Gayon a mis au point la bouillie bordelaise, aujourd’hui largement utilisée pour traiter le mildiou et d’autres maladies fongiques. Une petite récolte qui a commencé le 21 septembre, une bonne qualité mais une quantité inférieure à la moyenne.